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Tom&Co5 min read

Adoption en refuge : « Notre rôle est de trouver le matching parfait »

Comme tous les matins depuis presque 100 ans, c'est l'effervescence à la SPA de La Louvière. Il faut nettoyer les espaces, faire les soins et sortir les chiens. Alors, les employés et les bénévoles s'affairent. Leur mission ? Chouchouter les occupants - 1600 à 1800 sur une année - et leur trouver un foyer aimant. Dans quelques heures, l'établissement ouvrira ses portes aux potentiels adoptants, malheureusement moins nombreux depuis le pic d'inflation... Et si c'était vous ?

 

 

Avez-vous déjà songé à pousser la porte d'un refuge pour agrandir la famille ? Si c'est le cas, la démarche a sûrement susciter un certain nombre de questions ou de doutes dans votre esprit. C'est normal... Oui, les animaux de refuge ont un passé, parfois compliqué. Mais, ces adoptions sont aussi souvent le point de départ de belles histoires d'amour... si c'est « le bon match » évidemment.

Rencontre avec Gaëtan Sgualdino, directeur de la SPA de La Louvière et président de l'Union wallonne de la protection animale. 

 

Adopter en refuge peut être intimidant...

 

« Il ne faut pas avoir peur d'adopter en refuge parce que les animaux en refuge, on les connaît bien. C'est un peu comme les nôtres et on va donc pouvoir vous conseiller et vous déconseiller l’adoption de tel ou tel animal en fonction de votre profil de vie.

 

Gaetan avec chatGaëtan Sgualdino, directeur de la SPA de La Louvière, et Cookie.

 

L'autre gros frein pour les adoptants, ça va être de dire ''moi, je veux absolument un chiot'' et forcément, en refuge, il n'y a pas toujours de chiots disponibles. Un animal adulte, c'est un animal qu'on connaît, dont on connaît déjà les problèmes. Alors que pour un chiot, ses problèmes vont arriver. On n'en sait rien. »

 

Quelles questions faut-il se poser avant d'adopter ?

 

« Il faut se demander ce qu'on est capable d'apporter à l'animal. Il va nécessiter d'être sorti, et de recevoir des soins spécifiques. Il a des besoins. Donc, est-ce qu'on a assez de temps disponible pour lui ?

La question du budget devient de plus en plus préoccupante aussi pour pas mal de gens. Un animal représente un gros budget, si on veut l'accueillir correctement, si on veut lui donner une nourriture de qualité : c'est un budget de plusieurs centaines d'euros, parfois même bien supérieur à 1000 euros chaque année. Est-ce qu'on en a les moyens ?

Et puis, est-ce qu'on a la place ? Est-ce qu'on a le lieu de vie adapté, etc. ? Sur ses questions-là, il va falloir faire confiance au refuge, qui va essayer de faire le matching idéal en prenant tous ces paramètres en compte. Parfois, on déconstruit même certains a priori en présentant des chiens auxquels les adoptants n'avaient pas pensé mais qui leur correspondent. »

 

Combien coûte une adoption en refuge ?

 

« C'est variable. Il faut compter entre 175 et 350 euros pour un chien en fonction de son âge. Et pour un chien senior, nous invitons l'adoptant à donner ce qu'il veut. Pour un chat ou un chaton, une adoption coûte 185 euros.  Ces frais couvrent le puçage et la stérilisation, quand ce n'est pas encore fait, ainsi que les vaccins. »

 

Caresse chatPetit moment de détente au soleil pour Cookie, câliné par une bénévole.

 

Les premiers jours à la maison ne sont pas toujours faciles. Comment s’y prendre ?

 

« Quand on quitte le refuge avec un chat par exemple, ce qui se passe parfois, c'est qu'il va être super craintif pendant plusieurs jours. Ça peut même aller jusqu'à plusieurs semaines. On va donc demander aux gens d'être patients, d'utiliser des astuces qui vont  rassurer le chat : des phéromones naturelles que certains produits peuvent imiter, le fait d'avoir son propre espace, en hauteur pour que le chat puisse se mettre à l'abri s'il y a déjà un autre compagnon dans la maison et que ça le stresse.

Pour les chiens, ce qui va être super important, c'est d'être cohérent. Vous ne voulez pas qu'il quémande à table ? Ce n'est pas certains jours oui et d'autres non. Il ne peut pas aller dans le fauteuil ? Ce n'est pas ''le soir j'ai envie qu'il vienne près de moi mais le reste du temps il ne peut pas y aller''. Si on fait une concession les premiers jours, il faut être prêt à la faire pour le reste de la vie du chien. Toute la famille doit être d'accord, sous peine de créer de la confusion dans l'esprit de l'animal. »

 

Quel suivi faites-vous ?

 

« Dans les 2 semaines qui suivent l'adoption, les adoptants peuvent toujours revenir avec leur nouveau petit compagnon pour voir un de nos vétérinaires gratuitement. Et par la suite, on garde le contact : on demande aux familles de nous donner des nouvelles et, si elles ne le font pas spontanément, on va vers elles pour en prendre. »

 

Promenade chien refugeAurore, bénévole à la SPA de La Louvière, en balade avec Pica.

 

Existe-t-il des alternatives si on ne peut pas adopter ?

 

« Actuellement, on est vraiment en manque de familles d'accueil. C'est une urgence. Alors qu'il nous en faudrait une cinquantaine pour accueillir les chatons qui naissent au printemps, nous en avons moins de la moitié. Nous ne demandons jamais aux familles d'adopter ces animaux, c'est un accueil temporaire en vue d'un replacement en famille définitive.

Pour être famille d'accueil, il faut du temps, pouvoir se déplacer et aller chez le vétérinaire, avoir de l'anergie et de l'amour à donner à ces petits protégés. Mais il ne faut pas d'argent parce que nous finançons tout : la nourriture, les soins vétérinaires, la litière. C'est nous qui prenons tout à notre charge. »

 

Image Bonne idée Le savier-vous ? Depuis mars 2023, les familles d'accueil ont un statut juridique en Wallonie. Une convention détaille systématiquement les devoirs de la famille et du refuge pendant toute la période d'accueil. 

 

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